Un acteur public de la e-santé
Le Mipih, leader français et public des systèmes d’information hospitaliers, développe des solutions logicielles et accompagne la digitalisation des acteurs de la santé afin d'optimiser la prise en charge des patients. Le Groupement d’Intérêt Public fait partie d'un écosystème dynamique dans le secteur de la e-santé en Occitanie.
Monsieur Lassik, vous êtes depuis un peu plus d’un an le Directeur Général d’une entreprise pas tout à fait comme les autres, pouvez-vous nous la présenter en quelques mots ?
Le Mipih est un Groupement d’Intérêt Public, nous développons des offres e-santé pour nos 650 adhérents qui sont essentiellement des Centres Hospitaliers, du plus petit établissement de proximité jusqu’aux plus grands CHU. Nos principaux métiers sont de concevoir et mettre en œuvre des solutions logicielles, de conseiller et d’accompagner nos établissements de santé dans leur transformation numérique, mais aussi d’héberger et de sécuriser leurs données de santé.
Plus récemment, nous sommes également devenus un acteur de la e-santé au service de la médecine libérale, puisque nous proposons un bouquet de solutions qui permet d’accompagner ces praticiens vers de nouveaux usages comme la téléconsultation ou la téléexpertise. Nos 700 collaborateurs adressent l’ensemble du territoire français au travers de quatre agences, à Amiens, à Reims, à Bordeaux, et le siège qui se situe à Toulouse, en Occitanie. Notre objectif est de construire ensemble le système de santé de demain : performant, éthique, responsable et souverain.
Le secteur de la santé connaît de grandes transformations ces dernières années, accélérées certainement par la crise sanitaire de la Covid-19, peut-on dire que le numérique est une des réponses aux enjeux actuels ?
Il est vrai que cette crise sanitaire a mis en lumière les solutions du numérique en santé, et aujourd’hui l’ensemble des acteurs est convaincu que la digitalisation va permettre à la fois d’améliorer la prise en charge du patient, de mieux maîtriser les dépenses de santé mais également d’améliorer l’accès aux soins pour l’ensemble des citoyens. Mais la généralisation de ces solutions doit aussi trouver des réponses à quelques questions majeures, comme la confidentialité des données personnelles, la sécurisation des données de santé, la gestion du déploiement de ces solutions pour couvrir l’ensemble de la population et garantir l’inclusion au numérique, la formation des praticiens à ces nouveaux outils.
Depuis le début de l’épidémie, la téléconsultation s’est accélérée dans les pratiques médicales, permettant d’assurer la continuité des soins à distance tout en protégeant chacun. Dans ce contexte, le Mipih a déployé en février 2020, en partenariat avec l’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) Occitanie, la première plateforme de téléconsultation sécurisée publique, nommée Medicam.
Quelle est la place selon vous du Mipih dans la réponse à ces nouveaux enjeux ?
Comme vous l’avez noté dans votre première question, le Mipih est une structure un peu particulière, notamment par son ADN public, ses 28 ans d’histoire, et sa place dans le paysage de la e-santé en France. L'engagement, l'excellence et l'innovation sont les valeurs au cœur de notre groupement pour servir la construction d'un environnement numérique en santé de confiance. Ce sont notre raison d’être et nos valeurs qui nous permettent de garantir à nos adhérents des offres qui soient non seulement performantes, mais également porteuses de sécurité, d’éthique et de souveraineté.
Revenons un peu sur l’Occitanie, quel rôle jouez-vous sur le territoire ?
Nous sommes un acteur national, mais bien évidemment nous participons à l’animation d’un tissu économique autour de la e-santé qui est extrêmement vif et innovant sur le territoire d’Occitanie, en relation avec l’ensemble des institutions, l’ARS, le GRADes, les établissements de santé et médicosociaux, les URPS. Nous sommes également très proches des milieux universitaires, afin de promouvoir la e-santé, de participer à des projets de recherche, et d'accompagner l’émergence de talents. Par exemple, le Mipih est membre du conseil de gestion de l’école d’ingénieur ISIS de Castres depuis sa création.
Enfin nous considérons qu’il est de notre responsabilité d’accompagner des startup en les aidant à comprendre les enjeux du système de la e-sante en France et à accéder parfois à certaines technologies ou socles règlementaires qui peuvent paraître complexes. En 2020, le Groupement d’Intérêt Public a notamment adhéré à l’Association de préfiguration d’Occitanie Data, qui travaille essentiellement à la construction d’un cadre souverain et éthique pour la donnée de santé. Le Mipih a également rejoint les associations Digital 113 et Amiens Cluster qui œuvrent pour une stratégie territoriale globale dans le domaine du numérique. Ces relations au territoire font partie plus globalement pour le Mipih d’une démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises).
Dernière question, vous nous parlez de la RSE, vous êtes un acteur important du numérique, peut-on imaginer un avenir plus responsable à ces nouvelles technologies ?
Le numérique est une révolution mondiale largement engagée. En effet, la circulation d’information est permanente et à ce jour personne n’imagine se passer de ces technologies. Cette évolution n’est pas moins porteuse de risque, car nous savons que ces technologies peuvent avoir des impacts négatifs environnementaux, sociétaux et humains, et qu’il est nécessaire de répondre aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. On observe aujourd’hui une prise de conscience, les acteurs du numérique responsable se structurent davantage, cherchent à unir leurs forces et la création d’un Institut du Numérique Responsable est une belle initiative dans ce sens. Le Mipih est conscient de sa responsabilité dans cette sphère, il est fier d’être le premier acteur de santé à avoir adhéré à cette organisation et d’affirmer ainsi son engagement pour une sobriété numérique.
